DevilDave.Net

Je suis très fan de la multiplication des plaisirs simples, tel que revenir de déplacement un vendredi soir pour démarrer le Week-End en agréable compagnie.
Tant qu’à faire, dans ce cas là, autant en profiter, en plus pour aller l’un des films qui me tentait le plus dernièrement, à savoir la nouvelle oeuvre de David Cronenberg, à savoir Eastern Promises (ou Les promesses de l’ombre en VF).
Un coup de synopsis et on voit de quoi ça parle ?

Bouleversée par la mort d’une jeune fille qu’elle aidait à accoucher, Anna tente de retrouver la famille du nouveau-né en s’aidant du journal intime de la disparue, écrit en russe. En remontant la piste de l’ouvrage qu’elle tente de faire décrypter, la sage-femme rencontre Semyon. Elle ignore que ce paisible propriétaire du luxueux restaurant Trans-Siberian est en fait un redoutable chef de gang et que le document qu’elle possède va lui attirer de sérieux problèmes…
Pour Nikolai, chauffeur et homme de main de la toute-puissante famille criminelle de l’Est, c’est le début d’une remise en cause. Entre Semyon et son fils Kirill, prêts à tout pour récupérer le journal, et l’innocente Anna, sa loyauté va être mise à rude épreuve. Autour d’un document qui se révèle de plus en plus explosif, plusieurs vies sont en jeu, dont la sienne, alors que se déchaînent les meurtres et les trahisons dans la famille comme dans la ville…

Nouveau film du maitre Cronenberg après A History of Violence, Eastern Promises nous permet de retrouver à nouveau Viggo Mortensen dans un rôle principal ( mais sans la très sympathique scène de cheerleader du précédent film… ) presque aussi violent que son personnage précédent.
Pour son premier film réalisé hors Canada, David Cronenberg nous plonge au coeur d’une mafia russe mainte fois représenté au cinéma ces derniers temps, mais ayant ici la particularité d’être celle de Londres : donnant ainsi un côté plus « européen » à cette histoire.
La première impression que l’on peut avoir à l’évocation d’une tell histoire est son côté violent : et en effet, Eastern Promises tient ses promesses (c’est le cas de le dire)sur ce point, mais si la violence est bel et bien omniprésente tout au long du film, elle n’est que rarement frontale, directe et physique : elle est évoquée, ressentie, créant une ambiance particulière mais, surtout, Cronenberg évite assez habilement les débauches de gore, laissant un côté plus malsain se mettre en place plutôt que de tomber dans le caricatural.
L’impression de violence contenue est rendu encore plus flagrante par le rythme lent et posé du film, distillant son atmosphère particulière et offrant alors un style de polar dure et extrême avec une esthétique très recherchée.
Le film est « beau », les plans sont très travaillés et sont parfaitement adaptés au rythme lent du film pour faire ressortir chacun des plans comme un nouveau tableau à observer ou admirer.

Si l’histoire de Eastern Promises est un rien convenue et classique, Cronenberg ne s’en sort pas moins convenablement pour la mettre en image : un récit dur et sans concessions soutenu par une image très belle et surtout la possibilité de donner à nouveau un rôle à sa mesure à Viggo Mortensen.
Un très bon film, touchant et surprenant mais à déconseiller aux personnes trop sensibles, la violence y étant quand même bien présente !