Ca colle au doigt… et au coeur

mardi 21 août 2007

Caramel | Un film de Nadine LabakiJ’évite habituellement d’aller me mêler à la plèbe les jours d’opération spéciales au cinéma, mais pour une fois j’ai accepté l’invitation à suivre des filles pour une séance à 3€… et tant qu’à passer du temps au cinéma dans ces conditions autant ne pas aller voir ce que va voir la foule, et se faire un film un peu à part, et le choix s’est porté sur Caramel, le premier film de Nadine Labaki.
Alors, de quoi que ça parle ?

A Beyrouth, cinq femmes se croisent régulièrement dans un institut de beauté, microcosme coloré où plusieurs générations se rencontrent, se parlent et se confient.
Layale est la maîtresse d’un homme marié. Elle espère encore qu’il va quitter sa femme.
Nisrine est musulmane et va bientôt se marier. Mais elle n’est plus vierge et s’inquiète de la réaction de son fiancé.
Rima est tourmentée par son attirance pour les femmes, en particulier cette cliente qui revient souvent se faire coiffer.
Jamale est obsédée par son âge et son physique.
Rose a sacrifié sa vie pour s’occuper de sa soeur âgée.
Au salon, les hommes, le sexe et la maternité sont au coeur de leurs conversations intimes et libérées.

Première chose, avant d’aller plus loin, il risque d’y avoir du spoil dans ce billet, alors te voila prévenu, ami lecteur !

Avec cette histoire de filles se croisant dans un salon de beauté, difficile de ne pas penser en premier lieu à Venus Beauté (Institut), mais contrairement au film de Tonie Marshall, le quartier dans lequel se déroule l’action se trouve maintenant à Beyrouth. Et c’est là qu’on se dit que « techniquement » le film est à la base indépendant de la région du monde dans lequel il se déroule, les femmes et leur soucis sont souvent un peu les mêmes.. Bien évidemment, le fait de placer l’histoire au Liban entrainera une sur-couche culturelle qui donnera un éclairage particulier et différent.
N’étant pas, moi-même, une femme, je suppose que quelques situations du film n’ont pas eu un impact complet sur moi, difficile en effet de trouver un écho en soi face à certaines problématiques purement féminines.
Mais, heureusement, Nadine Labaki n’a pas dédié Caramel qu’aux femmes, le film recèle bien plus qu’une vision fémniste du monde, il est bien plus étendu que ça.
Chacun peut retrouver au coeur de cette comédie douce-amère ses propres peurs, ses propres angoisses, ses propres déceptions…
Au travers des mésaventures ou des déboires de chacunes des filles, comment ne pas se trouver un écho en nous….
Comment ne pas se sentir touché par cette scène où après avoir galérée pour trouver un simple hôtel où passer une journée et une nuit pour l’anniversaire de son amant, Layale, se retrouve à louer une chambre dans un hôtel de passe, à la nettoyer entièrement, à la décorer à tout préparer pour ne recevoir qu’un simple sms disant qu’il ne viendrait pas… Evidemment peu d’entre nous sont allé à ses extrêmités, mais qui n’a pas senti cette déception suite à une préparation un peu spéciale pour rien, suite à cette impression d’abandon ?
C’est au travers de différentes scènes comme celle-là que le film tient son pari, celui de nous emmener dans l’univers de ces filles, un univers touchant, intéressant mais surtout très émouvant.
Emouvant est en effet le terme qui retranscrit le mieux le sentiment qui m’habitait en sortant de la séance tant j’avais été touché par ces simples histoires de rencontres, de découvertes, de décisions et parfois de désespoir…
Touché par cette scène en fin de film où Rose, après avoir attendu l’amour, le trouve et finit par prendre la décision de la laisser passer pour s’occuper de Lili, sa soeur folle, une scène tout en retenu, tout en simplicité et qui sans superflu parvient parfaitement à entrainer (et même plus que ça, il faut l’avouer) le spectateur dans la tristesse latente.

Avec les histoires entremêlées simples et touchantes qui composent Caramel, Nadine Labaki nous offre un comédie douce-amère avec un petit gout oriental. Un film qui, s’il ne restera peut-être pas dans la liste des chefs d’oeuvre du septième art, a le mérite de véhiculer une véritable émotion et d’entrainer le spectateur dans les sentiments qui le parsème !


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