A la claire…
« C’est ainsi qu’il chassa Adam ; et il mit à l’orient du jardin d’Éden les chérubins qui agitent une épée flamboyante, pour garder le chemin de l’arbre de vie »
Commencer un film sur un extrait de la bible, ça a toujours de la gueule (Genèse 3/24, pour le coup, là…), et c’est la cas du nouveau film de Darren Aronofsky (Requiem for a dream) sobrement intitulé The Fountain.
Bon, tout ça c’est bien beau, mais ça parle de quoi ?
The Fountain raconte le combat à travers les âges d’un homme pour sauver la femme qu’il aime.
Espagne, XVIe siècle. Le conquistador Tomas part en quête de la légendaire Fontaine de jouvence, censée offrir l’immortalité.
Aujourd’hui. Un scientifique nommé Tommy Creo cherche désespérément le traitement capable de guérir le cancer qui ronge son épouse, Izzi.
Au XXVIe siècle, Tom, un astronaute, voyage à travers l’espace et prend peu à peu conscience des mystères qui le hantent depuis un millénaire.
Les trois histoires convergent vers une seule et même vérité, quand les Thomas des trois époques – le guerrier, le scientifique et l’explorateur – parviennent enfin à trouver la paix face à la vie, l’amour, la mort et la renaissance.
Première impression à la sortie de la projection de ce film : The Fountain est une véritable tuerie visuelle, le travail fait par Darren Aronofsky et par Matthew Libatique à la photo est tout simplement hallucinant de réussite.
Deuxième impression : il faut voir et revoir le film pour en saisir toutes les subtilités, tenter d’en comprendre tous le sens, tant il est complexe et tant il est facile de se laisser porter par les images et l’onirisme qui les nimbe.
Il est vrai aussi que le scénario peut sembler compliqué de prime abord, mélangeant les époques, mélangeant les choix, mélangeant réalité et rêves pour finalement ne parler que de thèmes classiques : la vie, la mort, l’amour…
Alors oui, les thèmes sont extrêmement classiques, mais la façon de les traiter ne l’est pas pour le coup, et en cette période de remake et de suite à foison avec un style conventionnel dans le cinéma hollywoodien, un film tel que The Fountain qui prend des risques est une véritables bouffée d’oxygène. Darren Aronofsky prend le parti de donner une véritable identité à son film, tant au niveau de la réalisation, de l’histoire que des images.
Une véritable allégorie à l’amour se penchant en même sur la mort, sur l’acceptation de sa propre mort et sur le refus de la disparition d’autrui au travers de la vie de Tommy, du livre d’Izzy et du personnage de Tom, astronaute ayant le plus de symbolisme dans ce film.
Si Darren Aronofsky réussit à livrer un bon film, cela tient aussi pour beaucoup dans la prestation des deux acteurs principaux Rachel Weisz (Izzy) et surtout Hugh Jackman(Tommas, Tommy, Tom). Exit ici le personnage de Wolferine, l’interprétation tout en fragilité et en émotion de Hugh Jackman permet d’entraîner le spectateur dans les souffrances, les douleurs et les peurs de ses personnages : une vraie réussite !
Une histoire, une réalisation, des images, des acteurs…. voila de quoi faire un très bon film, il reste alors un dernier détail pour améliorer le tout, et ce détail s’appelle Clint Mansell, le compositeur de la musique du film, déjà responsable de celle de Requiem for a dream, la musique donne ici tout son sens aux images facilitant le voyage du spectateur à travers le film.
Avec The Fountain, Darren Aronofsky nous livre sa vision de la quête de la vie et de l’amour éternels.
Le tout porté par des images fulgurante de beauté et d’onirisme qui transporte le spectateur dans un univers fait de déceptions, d’acceptations, de résignations mais aussi et surtout de compréhension.
Pour être bien perçu et bien compris, ce film demandera certainement à être vu et revu : il y a fort à parier que sa sortie en DVD lui réussira admirablement bien !
Mais en attendant ce moment, The Fountain est un film à voir et à apprécier.
Je me demande si une fille qui s’appelle Izzy ne serait pas un fille facile, en fait ?
Tags : Clint Mansell, Darren Aronofsky, Hugh Jackman, Rachel Weisz, Requiem for a dream, The Fountain