Trous de balles
Je profite de mon abonnement offert à TPS pendant 3 mois pour avoir accès au cycle De La Iglesia, et après avoir eu droit à « Action Mutante » le mois dernier (et avoir loupé, pour cause de vol de télécommande et de vacances cumulées, le phénoménal « El Dia de la bestia« ), j’ai pu cette fois-ci (en attendant la diffusion prochaine de « Mes chers voisins« ) m’adonner au visionnage de 800 Balles.
Film que je n’avais pas eu l’occasion de voir lors de sa sortie en salle, mon interet pour Alex De La Iglesia me poussant pourtant à la faire, mais le peu de temps d’exploittion de ce film m’avait privé d’un visionnage bien mérité. J’ai donc pu me rattraper hier, tranquillement installé sur mon canapé, un verre à la main (oui, je sais, ça, tout le monde s’en fout, mais si ça me fait plaisir de le raconter, je le fais !).
De La Iglesia continue, ici, à faire ce qu’il fait de mieux, du retournement complet de genre au profit du passage d’un message plus profond et plus « sociétal » qu’il n’y parait aux premiers abords. Du retournement certe, mais du retournement maîtrisé et respectueux.
Dans le sud de l’Espagne, Texas-Hollywood est un village poussiéreux digne de l’Ouest américain. Vestige de l’âge d’or d’Almeria où les plus grands cinéastes comme Sergio Leone et John Sturges sont venus réaliser des films inoubliables, ce décor abandonné est le théâtre d’un spectacle de cascadeurs mené par Julian, qui se vante d’avoir été la doublure de Clint Eastwood.
Mais aujourd’hui, ce monde hors du temps est menacé par d’impitoyables requins de la finance qui veulent le raser pour y ériger un gigantesque parc d’attractions. Décidé à aller jusqu’au bout, Julian se munit de huit cents vraies balles…
Un véritable film hommage à Almeria et aux grandes heures du Western-Spaghetti, des grands Sergio Leone. Hommage appuyé des le générique de début, avec un thème repompant allègrement une partie de la dicsographie d’Ennio Morricone, replongeant directement le spectateur en terrain connu : la musqiue, les décor, mais plus que tout une réaliation reprennant les codes du genre à la perfection, car comme le soulignait Alex De La Iglesia, il n’est pas possible de faire une parodie de estern Spaghetti sans, en fait, réaliser un véritable Western-Spaghetti, et c’est ce que le grand Alex réussit ici.
Evidemment, le thème traité est différent, il n s’agit pas vraiment d’un western au sens le plus simple du terme, mais de la retransciption du style à une époque plus contemporaine. Ceci dit, il n’est pas le premier ni le dernier à le faire, mais il est un des rares à replacer le western lui-même au centre de l’intrigue.
Plus qu’un simple hommage à un genre ou à une région, il s’agit en fait ici d’une critique d’une société cynique et mercantile comme souvent chez ce réaliateur, mais aussi une vision déformée de la famille et de des aspirtions. Comme à chaque fois, d’ailleurs, De La Iglesia, finit par détruire le fondement même de ce qui fait le lieux et l’importance du sujet (à ce sujet, son dernier film « Crimen Ferpecto » en est un bon exemple).
Touttefois, malgrè énormément de bonnes idées, une technique maîtrisée (rien que l’utilisation des focales courtes à la Leone en est un bon exemple), le film souffre de plusieurs défauts dont beaucoup de lenteurs, de pertes de rythme, de digressions inutiles, allongeant exagérement le film et le rendant un peu trop lourd.
Il n’en reste pas moins, que parmi les films récents, « 800 Balles » est un des rares Western actuel à reelement maîtriser le genre, à garder une cohérence et rendre un véritable hommage, quoiqu’un peu geek, à ce style.