Tiens, on sonne…. ah nan….

vendredi 14 octobre 2005

Un match éliminatoire pour la coupe du monde 2006 de football passe à télé ? Qui plus est, un match de l’équipe de France ? Un très bonne raison, alors, pour aller s’installer dans une salle de cinéma afin d’y voir la projection du dernier Wim Wenders en date : Don’t come knocking. Là, je rejoins entièrement l’avis d’Antoine, on frôle le comble du snobisme et du bobo.
un film que l’on ne pourra s’empêcher de rapprocher du dernier Jim Jarmush, tant le concept de base est proche : à savoir une paternité inattendue ! Même si la base est sensiblement similaire, les traitements, les idées développées et les voies suivies divergent totalement.
Mais trêves de bavardage pour un court instant, au moins celui de pitcher le film :

Howard Spence a connu des jours meilleurs. Autrefois héros de nombreux westerns, cette ex-gloire du Septième Art ne décroche plus que des rôles secondaires. Il mène une existence solitaire et noie son dégoût de lui-même dans l’alcool, la drogue et les femmes. Jusqu’à ce que sa mère lui apprenne qu’il a peut-être un enfant quelque part…
Cette idée allume une lueur d’espoir chez Howard : sa vie n’a peut-être pas été aussi vide qu’il le pense… Il part à la recherche de son fils ou de sa fille.
En revenant sur les traces du passé, il retrouve Doreen, qu’il a aimée autrefois, et son fils Earl, un jeune chanteur qui n’a plus besoin de père…

Si Broken Flowers traitait d’une paternité surprise et non souhaitée, et que Jarmush en profitait pour décrire la prise de conscience tardive d’un homme sur sa vie, le propos est tout autre ici. Le thème de la réflexion et de la fuite en avant est mis en place dès le départ du film, bien avant que l’intrigue principal se lance.
Il est essentiellement question, au début, de la fuite d’un homme, de questions qui apparaissent déjà, d’une envie de changement : non pas un parcours initiatique, mais bien, une profonde remise en question. Et au sommet de ce questionnement, apparait la possibilité d’avoir un enfant : à un moment propice à cette recherche.
Le héros est alors entrainé à la poursuite de son passé, presque une course pour rattraper le temps perdu, se raccrocher à ce qu’il a eu, ce qu’il a connu : se trouver une vie.
Il court derrière son histoire, alors même que le présent cherche à le récupérer au travers du personnage de Tim Roth qui campe ici un envoyé des assurances totalement désabusé et semblant être au-dessus de tout : quasi Lynchien comme personnage.
Bien évidemment, le film n’est pas exempt de défauts, le démarrage est un peu long et confus (mais que vient donc faire cette fille qui se ballade avec son urne), mais une fois l’intrigue principal démarré, un rythme lent (mais sans longueur) est conservé. Le rythme, allié à la présence fréquente (très fréquente même ) de décors immenses des plaines de l’Utah ou du Nevada, accentue l’impression de perte du héros.
Au final, un film beau, émouvant et prenant, une réalisation superbe rehaussé par le choix de décors majestueux et rendant un quasi-hommage à toute l’imagerie américaine (impression encore renforcé par le côté acteur de western du héros, replongeant le spectateur dans un code connu).
Beau certe, mais qui n’éveille que très peu de réflexion en moi : même si l’on peut trouver que Don’t come knocking » est plus crédible que Broken Flowers, je me sens plus proche des questionnements de Bill Murray que de la quête de Sam Shepard.


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