C’est quand le bonheur ?

samedi 18 août 2007

Tout est perdu, sauf le bonheur | Un spectacle du CNAC 2007Pour faire suite à une très bonne proposition, et dans le cadre des activités de Paris Quartier d’été, la soirée de jeudi fut l’occasion d’aller voir un spectacle de cirque, le spectacle de étudiants de la 18ème promotion du Centre Nationale Supérieur des Arts du Cirque, mis en piste par Philippe Car.
Un spectacle tournant autour de la notion de bonheur et très justement intitulé :
« Tout est perdu, sauf le Bonheur »

Pour faire un peu « technique », ce spectacle est tout bonnement impressionnant : le numéros s’enchainent, mêlant acrobatie visuelles et verbales, le tout porté par la musique joués par ceux qui ne sont pas sur scène pour le numéro en cours.
Mais à vrai dire, ce n’est pas ce côté technique qui laisse la plus forte impression, c’est l’ensemble, c’est la poésie et l’onirisme qui ressortent des textes, des réflexions, parfois à la limite de philosophie….
C’est aussi cet enchainement de passage calmes, posés incitant à laisser vagabonder ses idées avec des moments d’actions laissant bouche bée !

Il est souvent coutume de dire que le cirque permet au spectateur de retrouver son âme d’enfant, je ne sais pas si ce fut le cas lors de ce spectacle, je pense plutôt avoir conservé mon âme d’adulte qui trouvait parfois un écho dans les textes cités, mais un adulte qui aura passé plus de 2 heures avec un sourire sur les lèvres, emporté que j’étais par la « magie » de l’instant, porté en rire et réflexion.

En tout cas, si le bonheur était perdu, je sais que pendant ces instants passés sous le chapiteau de La Villette, je l’ai retrouvé !

CNAC 2007

Et, pour finir, je ne peux m’empêcher de mettre le texte de Prévert qui était le fil conducteur de l’un des numéros, un texte beau et touchant

Toi, tu dors la nuit.
Mai, j’ai de l’insomnie.
Je te vois dormir.
Ça me fait souffrir.
Tes yeux fermés,
Ton grand corps allongé,
C’est drôle, mais ça me fait pleurer.
Et soudain, voilà que tu ris.
Tu ris aux éclats en dormant.
Où donc es-tu en ce moment ?
Où donc es-tu parti vraiment ?
Peut-être avec une autre femme,
Très loin, dans un autre pays,
Et qu’avec elle, c’est de moi que tu ris…

Toi, tu dors la nuit.
Moi, j’ai de l’insomnie.
Je te vois dormir.
Ça me fait souffrir.
Lorsque tu dors,
Je ne sais pas si tu m’aimes.
T’es tout près, mais si loin quand même.
Je suis toute nue, serrée contre toi
Mais c’est comme si j’étais pas là.
J’entends pourtant ton coeur qui bat.
Je ne sais pas s’il bat pour moi.
Je ne sais rien, je ne sais plus.
Je voudrais qu’il ne batte plus, ton coeur,
Si jamais un jour tu ne m’aimais plus…

Toi, tu rêves la nuit.
Mai, j’ai de l’insomnie.
Je te vois rêver.
Ça me fait pleurer.
Voilà le jour et soudain, tu t’éveilles
Et c’est à moi que tu souris.
Tu souris avec le soleil
Et je ne pense plus à la nuit.
Tu dis des mots toujours pareils :
« As-tu passé une bonne nuit ? »
Et je réponds comme la veille :
« Oui mon chéri, j’ai bien dormi !
Et j’ai rêvé de toi comme chaque nuit… »

Jacques Prévert – Quand tu dors


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