Sun always shine on cinema

Sunshine, un film de Danny BoyleQuoi de plus réjouissant quand on rentre de déplacement assez tôt que de s’arrêter directement au cinéma pour aller se faire un film en attendant la soirée qui arrive ?
C’est ce que j’ai fait vendredi dernier, à peine rentré de mon petit voyage en Anjou, je me suis posé dans ma salle obscure préférée histoire de passer le temps, avant d’aller à mon rendez-vous de la soirée.
Et tant qu’à faire, j’ai choisi l’un des films en retard sur ma view-list, le Sunshine de Danny Boyle….
Alors, on pitch puis on en parle, hein…

En cette année 2057, le soleil se meurt, entrainant dans son déclin l’extinction de l’espèce humaine. Le vaisseau spatial ICARUS II avec à son bord un équipage de 7 hommes et femmes dirigé par le Capitaine Kaneda est le dernier espoir de l’humanité. Leur mission : faire exploser un engin nucléaire à la surface du soleil pour relancer l’activité solaire.
Mais à l’approche du soleil, privés de tout contact radio avec la Terre, les astronautes perçoivent un signal de détresse en provenance d’ICARUS I, disparu sept ans auparavant.
Un terrible accident les contraint à modifier leur trajectoire. Ils doivent désormais lutter pour rester en vie, ne pas sombrer dans la folie, mais avant tout pour mener à bien leur mission essentielle pour l’avenir de l’humanité.

A première vue, Sunshine s’annonçait comme un nième film de science-fiction catastrophe à l’instar des « Armaguedon » et autres « Y’a-t-il enfin un pilote dans l’avion ? »
A première vue seulement….
Avec Sunshine, Danny Boyle nous plonge directement au coeur de l’histoire, se dispensant de toute présentation préliminaire, on évite alors le sempiternel récit de la découverte du drame, de la monté de la tension et de la découverte d’une solution….
Exit donc ces détails narratifs au profit de l’installation directe au milieu de la mission au moment où l’équipage de l’Icarius II entre dans la zone morte, coupant tout lien de communication possible avec la terre.
On se retrouve alors au milieu d’un huis-clos spatial impliquant la petite série de protagoniste du vaisseau, avec les peurs, leurs angoisses mais aussi et surtout leur détermination et leur courage.
Mais il n’est pas ici question d’un courage à la Bruce Willis, non, il s’agit d’un courage quasi-suicidaire tant l’issue de cette mission est quasi-certaine (j’aime bien mettre « quasi- » devant les mots) pour les entrainer vers la mort.
Plus besoin, donc de faire monter la pression, face à une mort qui approche pour des personnages stéréotypés : rien de cela n’est présent dans Sunshine…. ici chacun des protagonistes a d’ores et déjà dû se résoudre à la probabilité importante de ne pas revenir vivant de cette mission.
Alors bien sur, pour un huis-clos contemplatif, philosophique et plein de réflexion, jusque là tout va bien, mais ça ne suffit pas à l’action…. c’est alors que l’équipage de l’Icarius II trouve l’épave de l’Icarius I, la mission précédente partie 7 ans auparavant.
Et c’est pas cette découverte que l’action va enfin démarrer, en amenant les premières mort, qui vont alors s’enchainer à un rythme constant jusqu’à la fin du film.
Mais l’arrivée de l’action n’ira pas pour autant à l’encontre de la partie philosophique du film sur l’importance de l’Homme, mais surtout sur l’importance de l’individu face à la masse, son utilité ou sa place….
Et sur ce point, le film de Danny Boyle est un excellent film de SF : tout pourrait être parfait si mon coté scientifique n’avais pas été perturbé par certaines scènes un peu limites : voir les personnages se protéger du froid avant de se lancer dans une traversée de 20m dans le vide stellaire sans tenir compte de l’effet du vide et de sa différence de pression avec le corps (et son risque d’explosion instantanée) m’avait déjà perturbé et laissé dubitatif, et pour finir lors de la plongée dans la masse solaire au coeur de la bombe, voir un homme réussir à se balader sans être écrasé par la force gravitationnelle est d’autant moins crédible.

Malgré ses légers petits défauts en matière de physique, Danny Boyle réussit le tour de force de nous offrir un très bon film de SF avec Sunshine, ce qui est très rare depuis quelques années.
Un film de SF différent, plus philosophique que scientifique, mais qui correspond parfaitement à ce que l’on pouvait attendre du réalisateur anglais.

D’ailleurs on voit qu’on a à faire à un film anglais, appelé le vaisseau Icarius est quand même un aveu de disparition anticipé pour l’équipage… Rien à voir avec les films catastrophe à l’américaine.


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