Entrevue
Qu’y a-t-il de mieux, lorsqu’on est en congés que d’aller passer un peu de temps au cinéma avant d’aller passer une sympathique soirée ? A priori, pas grand chose, c’est donc la solution pour laquelle j’ai opté jeudi dernier avant ma soirée parisienne.
Tant qu’à faire, j’en ai profité pour aller voir l’un des films fraichement sorti, l’une des sélection du dernier Festival de Sundance, le nouveau film de Steve Buscemi, à savoir Interview.
Alors, de quoi que ce parle ?
Journaliste politique, Pierre Peders est forcé par son rédacteur en chef d’interviewer Katya, la star d’une série télévisée. De cette rencontre entre le spécialiste des relations internationales et la starlette people, le clash semble prévisible. Pourtant, une discussion inattendue va naître de ces contradictions et l’interview va devenir le terreau de révélations, de confrontations et d’un étonnement réciproque…
Pour être franc, une selection du Festival de Sundance est souvent un bon motif pour aller voir un film, surtout en considérant la très bonne surprise de Little Miss Sunshine l’an dernier… Et là, pour le coup, voir un combo Sundance / Sienna Miller ne pouvait que m’inciter à me rendre au cinéma !
Sorti de la scène de « rencontre » dans un restaurant et de la scène de séparation finale des protagonistes, Interview opte plutôt pour un long huis-clos entre les deux personnages principaux : un journaliste politique mythomane quinquagénaire relégué aux pages people et une jeune et jolie actrice de soap et de séries Z, induisant un rapport de décalage entre eux.
Mais plus que le décalage, c’est surtout le jeu de séduction/répulsion qui sera le leitmotiv du film : une séduction parfois du amant/maitresse, parfois du type père/fille mais qui passe rapidement à la déception, au rejet voir même à la destruction, en gors, c’est un « Je te fuis, tu me suis. Je te suis tu me fuis » s’étendant sur tout une soirée de discussion.
Avec une réalisation et des plans parfois hasardeux, mettant le spectateur au centre de cette tension perpétuelle, la sauce prend, on se laisse entrainer, porter par les histoires, décevoir par les révélations, on laisse ses sentiments les plus basiques reprendre le dessus pour suivre les personnages dans leurs ambiguïtés.
Le film regorge aussi de petit détails, tel que cet unique quémandeur d’autographe prénommé Théodore, ce camion de déménagement devant chez l’actrice de la marque « Van Gogh« , des détails placé tout au long du film pour nous rappeler que si cette histoire est bonne et prenante, certes Steve Buscemi y est pour quelquechose, mais qu’en fait il s’agit d’un remake, du remake du film éponyme réalisé aux Pays-Bas par Théodore Van Gogh en 2003.
et pour ceux qui l’aurait oublié, Théodore Van Gogh est ce réalisateur batave controversé assassiné en 2004 par un islamiste suite a son film Submission. Comme quoi, une fois laissée dé côté l’image islamophobe, donnée par les médias, de ce réalisateur on peut découvrir dans sa filmographie des films touchant, plein de réflexions et de subtilités.
Malgré des déplacements et de positions de caméra un peu particuliers, Interview nous entraine dans son histoire si spéciale entre deux personnages perdus, en attentes de possibilités de se dévoiler, de se lâcher tout en ayant peur de la faire.
De fausses confessions en vraies moment subtiles, Interview nous laisse entrevoir la difficulté et la fragilité des relations hommes/femmes : tellement vrai !
Tags : Interview, Little Miss Sunshine, Reflexions, Sienna Miller, Steve Buscemi, Sundance, Theodore Van Gogh