Noel au scanner….

Reprenant un rythme correct de visionnage des sorties cinéma j’ai enchainé hier soir avec le film qui me titillait depuis l’annonce de sa sortie, un film atypique, un film décalé, un film étrange : il ne pouvait en être autrement puisqu’il s’agit de l’adaptation d’une nouvelle de Philip K. Dick et intitulé A Scanner Darkly.
Un film étrange tiré d’une nouvelle étrange écrite pas un des auteurs les plus étranges de la littérature contemporaine, je crois que la boucle est bouclée, mais il y a quand même plus à dire, et ce sera fait après le p’tit bout de pitch habituel :

Une banlieue d’Orange County, en Californie, en 2013. L’interminable et vain combat de l’Amérique contre la drogue se confond désormais avec sa guerre contre le terrorisme.
Le policier Bob Arctor, spécialiste réticent des missions d’infiltration, est contraint de jouer les taupes auprès de ses amis Jim Barris, Ernie Luckman, Donna Hawthorne et Charles Freck.
Lorsqu’il reçoit l’ordre de s’espionner lui-même, Arctor entame une inexorable descente dans l’absurde et la paranoïa, où loyautés et identités deviennent indéchiffrables.

Nouveau film tirée d’un écrit du très bizarre Philip Kindred Dick, et pour une fois qui semble respecter à peu près le matériau original, puisqu’en effet ce n’est pas le premier écrit du sieur Dick qui est transposé à l’écran : auparavant nous avions déjà eu droit à une version très Ridley Scott de « Do Androids Dream of Electric Sheep ?« , ainsi qu’à une version bourrine de « Total Recall » travestissant un peu la base écrite (sans compter, les films vaguement inspirés, genre « Minority Report« ). Film restant fidèle au livre original disais-je, avant de ma lancer dans une liste de film inutile, mais dont la première impression est essentiellement dûe à l’aspect visuel d’un film live-animé (livenimé, peut-être ? ) : en effet après avoir réalisé un film live tout ce qu’il y a de plus conventionnel, Richard Linklater à choisi de transformer chaque image en la coloriant pour au final donner un effet étrange situé à la limite entre le film d’animation pour le rendu et le film live pour la réalisation.
Le traitement graphique apporte une touche particulière au film, qui finalement rend l’atmosphère de drogue plus « présente » pour le spectateur, mais occupe aussi presque trop l’esprit, détachant l’attention du fond du film, d’un autre côté, l’avantage de ce style est de gommé certain défaut de jeu, rendant au final l’interprétation de Keanu Reeves acceptable.
Le film a beau être intéressant, conceptuel et destiné à un plantage financier (il ne faut pas se leurrer, avec un tel traitement, A Scanner Darkly n’est pas fait pour être le film le plus rentable de l’année, étant trop « bizarre » pour une vraie exploitation grand public), il lui manque quelquechose pour être prenant : Substance Death, la nouvelle originale de Philip K. Dick était la plus auto-biographique de son oeuvre, celle favorisant le plus la pénétration dans son univers schizophrénique, dans ses doutes, dans ses délires et le film ne reflète pas (ou pas suffisamment tout cela), sans compter qu’une nouvelle de du sieur Dick est toujours un voyage un peu particulier à la limite de la compréhension, transportant le lecteur vers des rivages incompréhensible aux premiers abords et une fois encore pont de cela dans ce film.

A Scanner Darkly a de nombreux atouts, le premier étant son style graphique hors norme sur un long métrage lui permettant de jouer sur une atmosphère partuclière et gommant les imperfections de jeux des acteurs pour ne laisser que la mise en scène en avant-plan. Mais cela ne suffit pas à lui faire ressortir l’essence-même d’une nouvelle telle que « Substance Death » qui restera un aboutissement dans l’oeuvre de Philip K. Dick. Ce n’est pas encore cette fois-ci que le maître de la SF américaine contemporaine aura une oeuvre retranscrite correctement sur grand écran.

Bon bah sinon, Pâques au cimetière…


Tags : , , , , , , , , , ,

Laisser un commentaire

Vous devez être connecté pour publier un commentaire.