Fils, fils de….

Les fils de l'homme, un film d'Alfonso CuaronAprès quelques soirées où la flemme m’a fait rester chez moi, j’ai repris le chemin des salles de cinéma alléger la liste des films qu’il me reste à voir.
Parmis tous les films proposés, l’idée de poursuivre le cycle visonnage de réalisateur méxicain semblait la plus tentante, voila pourquoi le choix s’est porté sur le nouveau film d’Alfonso Cuaron, à savoir Children of Men (ou Les fils de l’Homme en VF : vraiment étrange ces traductions…).
Quoi que c’est l’histoire, hein :

Dans une société futuriste où les êtres humains ne parviennent plus à se reproduire, l’annonce de la mort de la plus jeune personne, âgée de 18 ans, met la population en émoi. Au même moment, une femme tombe enceinte – un fait qui ne s’est pas produit depuis une vingtaine d’années – et devient par la même occasion la personne la plus enviée et la plus recherchée de la Terre. Un homme est chargé de sa protection…

Je reste sur une impression mitigé après le film… Première impression, celle qui prévaut pendant tout le film : Putain mais quelle mise en scène de la part de Cuaron, il sait parfaitement amener le spectateur là où il veut, maintenir une pression constante, garder une pêche énorme tout le long du film. Mais une deuxième impression arrive ensuite, plus tard en y réfléchissant un peu : un manque, un vide, quelquechose est absent et rend le tout bancal.
Alors oui, durant tout le film, on est pris, entrainé, dirigé sous une pression telle qu’on en a le souffle presque coupé tellement les plans sont bien pensés, bien amené. Le film alterne magnifiquement les scènes d’actions puissantes (les scènes de poursuite et surtout la scène d’insurrection dans le camps de réfugiés) avec des moments de calme intense, posés, laissant à l’utilisateur le temps de souffler ou d’apprécier la scène : à ce propos la scène de sortie du bâtiment avec le bébé en cours de bataille est flagrante de réussite, la musique douce, le calme sonore, le ralenti de l’avancée des 2 protagonistes principaux avec la focalisation des différents spectateurs de la scène, obnubilé par ce parcours oubliant le combat alentours, les corps qui tombent sans que personnes ne s’en inquiètent : un moment de pur décalage permettant de saisir la fugace magie d’un instant de réalisation.
Mais malheureusement tout ça ne suffit pas à faire un grand film, la mise en scène ne fait pas tout, l’histoire a aussi sa petite importance, et là, l’histoire semble malheureusement se suffir à elle-même, il y a comme un vide : le monde dans lequel se déroule l’action semble être des plus complexes, des émeutes ont lieu dans dans les pays du monde, divers groupuscules agissent chacun de leur côté avec leur motivation mais de tout ça le spectateur ne sait rien. Rien n’est expliqué, non pas comme dirait un gay de mes amis que je suis trop nourri au film américain pré-maché où tout est expliqué, mais plutôt qu’il faut au minimum une base, un background pour saisir les diverses implications des personnages et que là il n’y rien. Il en est de même pour leur « Human Project » dont on ne saisit absolument pas le pourquoi du comment de leur présence.

Alfonso Cuaron a une maitrise parfaite de la mise en scène, de la manière de rendre une situation prenant, haletante, d’emmener le spectateur dans son monde sans lui laisser le temps de reprendre son souffle, et en cela Children of Men est un grand film, malheureusement là où le bat blesse, c’est que même si l’histoire est bien, il n’y pas de base, pas d’explication, on se retrouve propulsé dans un monde sans en saisir les tenants et les aboutissants rendant le film moyen et laissant une impression plus que mitigé après réflexion.


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